« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles. »
Oscar Wilde
Cela fait déjà plus de 2 mois que j’ai lancé mon double défi en chinois et en japonais. J’avais promis de vous tenir au courant des avancées. Aujourd’hui, ce sera le premier retour. Vous saurez quels manuels et quelles techniques j’ai utilisés, ce qui a fonctionné et les pièges dans lesquels je suis tombé. Mais pas seulement… La vie étant pleine de surprises, de nouveaux projets viennent de se greffer dessus. Apprendre deux des langues les plus difficiles du monde quand on a une santé fragile est déjà un défi, mais puisque nous n’avons qu’une vie, autant la vivre pleinement. Je vous raconte tout cela maintenant.
Le chinois mandarin depuis deux mois
Sur l’échelle du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues, j’ai déjà atteint le niveau C1 ou, pour les sinisants, on dira que j’ai un niveau HSK 6. Par conséquent, mon objectif en chinois est surtout de l’améliorer.
Pour ce faire, j’ai testé l’approche du « topic-based fluency » ou « fluidité basée sur une thématique » en français. Le premier mois a été laborieux, mais depuis 2 semaines, je vois une progression et même une accélération qui est très nette. Et cela dans les quatre modalités du langage :
- compréhension orale
- compréhension écrite
- production orale
- et production écrite.
Résultat :
Quand je parle avec des amis chinois ou quand je leur écris des messages, je vois que mon vocabulaire et mes expressions sont plus riches. Aussi, sur des programmes télévisés, j’ai amélioré ma compréhension. C’est très encourageant. J’aurais pu bénéficier de ces améliorations dès le premier mois, mais j’ai fait des erreurs qui m’ont enseigné des choses très intéressantes.
Mes erreurs en chinois durant ces 2 mois
Au début, j’ai surtout utilisé des textes que je prenais dans des livres. Sauf que, pour ma démarche, cela a trois désavantages :
D’abord, comme le confirmait le professeur Liu Mei Jun 刘美de l’université de Taiwan, la langue écrite chinoise est tellement différente de la langue orale chinoise que c’est presque comme apprendre une autre langue. Vu que je cherche en priorité à renforcer mon oral, les expressions et le vocabulaire n’étaient pas adaptés. Lorsque j’essayais de les utiliser dans des conversations, c’était très difficile.
Ensuite, il faut que le livre soit écrit d’une manière très dynamique pour conserver la motivation. Pour ceux qui trouvent leur bonheur dans les textes plus littéraires, il y a deux livres qui m’ont beaucoup aidé et qui, d’après moi, se complètent bien : c’est « Guide grammatical du chinois » de Jean Jacques Hedelin (汉语语法指南) et « Maîtriser la construction des phrases en chinois » de YI Lin Lai.
Enfin, le fait de ne pas avoir d’audio et d’images ne permet pas d’utiliser tous nos canaux sensoriels si utiles à la mémorisation. Du coup, si on doit créer en plus à côté des supports complémentaires par soi-même, c’est beaucoup trop chronophage et on passe plus de temps à préparer ses matériaux qu’à vraiment étudier.
Puis, j’ai eu l’intuition de passer sur des vidéos d’où j’extraie le texte. Cela s’est révélé exact. Tout de suite, j’avais accès aux expressions les plus utilisées, j’allais au cœur du sujet et c’était beaucoup plus vivant, sans compter que je pouvais aussi entraîner ma compréhension orale.
Et à quoi je ne m’attendais pas, c’était qu’au bout d’un moment, d’utiliser ce type de matériaux, plus tard en revenant sur les livres que j’avais essayé d’utiliser au début, je me suis rendu compte que ma vitesse de lecture et ma compréhension étaient deux fois plus rapides qu’avant, me laissant cette fois le loisir de me concentrer sur les expressions typiquement littéraires si je le désirais.
Le Japonais depuis deux mois
En japonais, vu que je suis un total débutant, je n’ai pas accès pour le moment à des matériaux plus motivants et engageants comme des livres, des podcasts ou des séries télévisées. Je dois avant tout créer une base de vocabulaire et de grammaire.
Pour ce faire, je me suis appuyé sur le concept du DISSS. Aujourd’hui, je connais plus de 200 kanjis. Et j’arrive à exprimer des choses très basiques comme me présenter brièvement, demander une direction, l’heure, partager ce que j’ai fait pendant ma journée et ce que j’aime et je n’aime pas. Quand je regarde des vidéos, je n’ai que 2 mois de japonais, donc clairement, je n’y comprends pas grand-chose car mon vocabulaire est très limité. Cependant, j’arrive à attraper pas mal de mots au vol et même à saisir le sujet de la discussion ou le résultat de certaines interactions. Clairement, je suis un total débutant en japonais, mais si je compare avec quand j’ai appris le chinois il y a quelques années, je n’étais pas du tout capable de faire ce que je fais aujourd’hui en japonais en si peu de temps. Car je n’avais aucune connaissance méthodologique à l’époque. J’ai donc multiplié ma vitesse d’acquisition par 4 ou 5.
Cependant, j’ai révisé le concept du DISSS pour mieux l’adapter à un apprenant de langue asiatique. Par exemple, pour la mnémotechnie, j’ai plutôt basé mes images sur l’étymologie des caractères plutôt que sur des histoires nouvellement créées. J’ai le sentiment que l’étymologie des caractères comporte aussi des images fortes et surtout, le plus important, c’est qu’ils reflètent les pensées de la civilisation. Pour ce faire, j’ai utilisé le livre THE KEY TO ALL JOYO KANJI de Noriko Kurosawa Williams.
En japonais, j’ai aussi fait des erreurs qui m’ont fait perdre du temps, mais source encore de beaucoup de nouvelles connaissances. Je sais qu’il y a beaucoup de débutants en japonais et en chinois, et je pense que les erreurs de démarrage que j’ai faites en tant que débutant en japonais devraient vous éviter de les faire aussi.
Comment j’ai perdu du temps en Japonais au début des 2 mois
Tout d’abord, j’ai voulu me concentrer sur le japonais de communication pour être efficace rapidement. Donc, je me suis procuré « Niveau atteint japonais » chez Assimil et « 15 minutes par jour pour se mettre au japonais » chez Larousse.
Ces manuels remplissent leur mission car ils se concentrent vraiment sur la communication. Cependant, je cherche à apprendre le japonais pour acquérir cette langue complètement, donc à long terme, je devrai apprendre les kanjis et ces méthodes n’en enseignent que quelques-uns.
Aussi, je voulais un manuel avec plus d’exercices et je n’ai pas trop accroché à leur façon d’enseigner la grammaire. J’ai donc dû arrêter et rechercher de nouveaux manuels qui me conviennent mieux. Après avoir hésité avec le Minna no Nihongo, je me suis lancé sur Genki pour en faire ma base principale et quand même utiliser Assimil et Larousse en complément.
Ensuite, je pensais pouvoir m’appuyer sur le chinois pour apprendre plus rapidement. Même si pour certaines choses cela m’a été utile, au fur et à mesure que j’avançais, je me suis embrouillé. Quand je traduisais dans ma tête, je passais par le chinois pour revenir vers le japonais. Au final, c’était la confusion, je mélangeais les deux grammaires et je mettais trop de temps pour produire des phrases. Au final, même s’il y a parfois des liens ou des points communs entre le chinois et le japonais, il faut traiter ces deux langues bien séparément. Aussi, grammaticalement, les deux langues sont complètement différentes, elles ne peuvent même pas être enseignées de la même manière. Même si elles ont les sinogrammes en commun, je sais qu’elles nécessitent deux approches différentes.
Aussi, j’ai cherché les manuels de référence sur le Site Web officiel du JLPT et j’ai été très étonné de ne pas trouver de manuel ou programme officiel pour le japonais.
En effet, je m’imaginais que le système japonais de langue internationale serait très structuré et précis, à l’image du Hanban pour le chinois avec ses manuels du HSK. Malheureusement, il comporte uniquement des livres de test blanc de l’examen mais pas de manuel officiel avec syllabus, grammaire et vocabulaire de référence.
Par conséquent, dès qu’on cherche des ressources pour apprendre le japonais, ça pullule de manuels et d’éditeurs en tout genre. C’est vraiment difficile pour un autodidacte de trouver un programme et des manuels sur lesquels se concentrer et évoluer. On est obligé de combiner plusieurs ressources entre elles.
Prochaines étapes
pour le chinois
Je vais inclure des entraînements pour améliorer ma maîtrise des tons et des exercices de diction spécifiquement conçus pour le chinois mandarin. Ces programmes sont normalement confectionnés pour les Chinois eux-mêmes qui se préparent à des carrières d’animateur TV. Aussi, j’attends qu’une amie revienne de vacances en Thaïlande pour que nous commencions des échanges linguistiques bien ciblés.
Pour le Japonais
Je compte m’inscrire à des cours en ligne, mais je n’ai pas encore décidé si j’allais le faire via des établissements au Japon ou ailleurs, cela dépendra du budget, de la méthode qu’ils utilisent et des horaires.
Nouveau projet
J’ai probablement une opportunité d’aller en Argentine et d’y rester un moment. Je pratique et enseigne le tango argentin depuis plusieurs années donc ce serait aussi l’occasion de m’améliorer de ce côté-là. Je sais que cela veut dire encore plus de défis avec une langue supplémentaire à rafraîchir. Cela m’amènera à utiliser 5 langues chaque jour, cela me paraît fou, mais en même temps je suis super excité à cette idée. Pour le moment, ce n’est qu’un projet, on verra s’il se concrétise. Je vous tiens au courant.
Santé
De ce côté-là, il y a eu des hauts et des bas. Mes problèmes de santé ne m’ont pas laissé dormir plus de 5 heures par nuit. C’est pour ça que, quand on connaît le rôle du sommeil dans l’apprentissage et la fortification des connaissances, je m’estime heureux de continuer à progresser quand même. J’imagine que toutes les techniques que je partage avec vous sur le blog et que j’utilise moi-même tous les jours font leur effet.
Pour ceux qui ont une santé fragile, des problèmes immunitaires ou d’ordre intestinal, je vous recommanderai vivement le livre du docteur Donatini « La bouche miroir de notre santé ». Aussi, j’ai découvert en faisant les frais qu’il suffit, sur quelques jours, de consommer du chocolat noir à plus de 40 grammes par jour, cela a un impact sur la vessie. Essayez de rester à moins de 20 grammes par jour. Le chocolat contient du nickel et de la caféine, cela peut irriter la vessie et augmenter vos mictions, y compris la nuit.
Même impact sur le corps avec l’accumulation de produits salés comme par exemple, chips, sardines en boîte et des olives en saumure. Le sel en trop grande quantité est mauvais pour le cœur mais aussi irrite la vessie. Quelques olives par ci par là ne vous feront aucun mal, mais additionnées à d’autres produits riches en sel, cela cause des soucis.
Pour mieux apprendre, je suis certain qu’il faut un bon mode de vie et de bonnes techniques d’apprentissage.
Si vous avez des sujets que vous voudriez que j’aborde ou approfondisse, laissez un message dans les commentaires.