défi Shumai japonais chinois

Mon défi fou : bilingue chinois-japonais en partant de zéro en 12 mois, publication des techniques utilisées ici.

« 学如牛毛成如麟角« 

« Les gens qui étudient sont aussi nombreux que les poils d’une vache, Ceux qui réussissent sont aussi rares que les cornes de licorne. »

Tout à coup, mon prof d’arts martiaux éclate de rire quant au lieu de prononcer « low kick » (coup de pied bas), je dis « love Kick » (coup de pied de l’amour)… C’était à peu près mon niveau de langue quand je suis rentré à l’université.

Plus tard, à l’âge de 23 ans, mon goût pour l’aventure, la danse et les arts martiaux m’invitait sans cesse aux voyages. Mais comment rester dans un autre pays, trouver du travail et se faire des amis, quand on parle uniquement sa langue natale et qu’on n’est pas doué ?

Est-ce que la technique peut surpasser le talent ?

À la naissance, si on a des facilités dans un domaine mais qu’on ne les exploite pas, ça reste juste du potentiel. En revanche, le progrès, lui, ne s’arrête pas, il est quasi illimité.

Et si j’utilisais la science pour développer mon manque d’habilité ? C’est ce que je me suis dit il y a 19 ans quand je ne savais m’exprimer qu’en français. Aujourd’hui je parle 4 langues dont une des plus difficiles du monde, et la 5ème est en route. Entre temps, j’ai collectionné les erreurs, fausses routes et pertes de temps, mais cela a été très instructif pour savoir ce qui fonctionne vraiment.

Si vous souhaitez apprendre le chinois ou le japonais, ou pourquoi pas les deux en même temps, alors cet article est pour vous. J’ai un projet très excitant et surtout j’ai un plan ! Je vous dévoile tout maintenant.

Shumai photo défi japonais chinois

Les techniques d’apprentissage les plus innovantes pour changer de vie

Avez-vous entendu parler du DiSSS ?

Le principe, c’est qu’en observant les gens les plus performants du monde et en analysant les points qu’ils ont en commun, on pourrait en sortir une stratégie. Par la suite, en appliquant cette sorte de recette et en simulant ce que font ces élites, on pourrait atteindre un niveau de classe mondiale dans presque n’importe quelle compétence. Par niveau de classe mondial, ici nous faisons référence aux 5% de la population générale. C’est un des concepts inventés par l’auteur américain Tim Ferriss.

Ainsi, il affirme, de par ses observations, qu’en utilisant ces concepts, il est possible d’atteindre cet objectif en 6 à 12 mois.

Il serait donc possible d’apprendre en moins de temps et d’être plus efficace si on applique la dose minimale optimale. Mais qu’est-ce que la dose minimale optimale, me demanderez-vous ?

La dose minimale optimale

Il s’agit d’une adaptation de la loi de Pareto, c’est le montant le plus petit en termes d’effort, de temps, ou de ressources nécessaires pour atteindre un résultat significatif et souhaité. En d’autres termes, il s’agit de trouver le point optimal où l’on peut minimiser les efforts et les dépenses, tout en maximisant les résultats.

Appliquée à l’apprentissage des langues, l’idée de Tim est de se concentrer sur la distillation des 20% du matériel linguistique qui donne 80% des résultats pour atteindre rapidement un niveau de compétence de base, plutôt que d’essayer de maîtriser tous les aspects de la langue.

Ainsi, le système de Tim, le DiSSS (Déconstruction, Sélection, Sequencing, Stake, Simplicity) permettrait de parvenir plus rapidement au « niveau B1 ». Je suis sûr que maintenant vous vous demandez ce que signifie exactement le niveau B1, n’est-ce pas ? C’est une excellente question !

Le système est-il complet ?

L’Europe étant un continent avec de nombreuses langues différentes, jusqu’à récemment, chaque pays avait son propre système d’évaluation des compétences linguistiques. Cela rendait difficile la comparaison des niveaux entre les pays, la mobilité des étudiants et les mutations des travailleurs.

C’est pourquoi, en 1991, le Conseil de l’Europe a décidé de créer le CECRL pour offrir un cadre commun de référence à travers toute l’Europe. Le CECRL est un système standardisé qui décrit six niveaux allant de A1 (débutant) à C2 (maîtrise).

La norme CECRL Cadre européen de référence pour les langues

Je me suis intéressé de près aux compétences linguistiques de Tim et je l’ai suivi dans ses diverses apparitions télévisées. J’ai même été jusqu’à aller rencontrer son ancienne partenaire de tango à Buenos Aires quand j’étais en Argentine, pour en savoir davantage sur sa méthodologie. Ce que je sais, c’est qu’il est très organisé, méthodique et surtout qu’il est excellent pour passer d’un niveau de débutant total à un niveau B1 en quelques mois, voire quelques semaines et même, dans certains cas, être capable de communiquer en quelques jours dans une nouvelle langue.

Pour ce genre de prouesse, la méthodologie du DiSSS de Tim est intéressante, car elle permettrait en un minimum de temps d’atteindre le niveau B1. Mais qu’en est-il pour passer d’un niveau B1 à C2 ?

Il semblerait qu’à l’époque, son objectif ne portait pas sur ces niveaux, il a donc arrêté ses recherches à ce point.

Pourquoi ce niveau est important ?

Passer d’un niveau B1 à C2 est également très important car, d’après moi, cela va faire une énorme différence dans le succès et l’intégration d’une personne dans les pays de langue lointaine comme le chinois ou le japonais.

En effet, votre statut passe de :

-l’étranger qu’on invite pour donner une touche internationale aux soirées, restant un peu à l’écart à cause de son manque de plus-value et perdant des opportunités car il ne saisit qu’une partie de ce qui est échangé.

A

-un ami qui sait faire apprécier sa vraie personnalité, ne manquer aucune information qui passe, et tisser des liens authentiques avec les locaux qui vous font accéder à des opportunités que seul quelqu’un de plus fin avec la langue et connaissant les codes sociaux a le droit de toucher.

Les possibilités aujourd’hui

Quand j’ai commencé à apprendre le chinois pendant mes études universitaires, les outils et les avancées technologiques n’étaient pas où elles sont aujourd’hui. Surtout que ces dernières années, on a vu une explosion de progrès dans les neurosciences et la psychologie cognitive, sans parler de l’intelligence artificielle.

Aussi, on assiste à une pléthore de publicités promettant des apprentissages en temps record. Mais est-ce vraiment possible ou est-ce de l’arnaque ?

Passionné par les sciences et les nouvelles technologies, même si c’est un peu naïf, mais par curiosité j’aurais quand même aimé tester toutes ces nouvelles techniques sur une langue aussi dure que le mandarin et voir si c’est réellement efficace. Malheureusement, c’est impossible car je parle déjà couramment chinois. Je ne peux pas débuter une deuxième fois ce que je connais déjà.

Par contre, il y a d’autres langues qui sont aussi difficiles que le chinois…

livres sélectionnés par Shumai

Mon projet est donc double :

apprendre le japonais avec tous les nouveaux outils actuels

-et améliorer mon chinois en poussant les concepts du DiSSS au prochain niveau

Les deux en même temps et faire un bilan dans 12 mois !

Je suis impatient de relever ce défi passionnant et je suis déterminé à le mener à bien. Je vais me préparer comme un athlète avant une compétition importante. Bien sûr, je sais que cela ne sera pas facile et que la motivation initiale pourrait diminuer avec le temps. Mais je suis convaincu que l’enjeu en vaut la chandelle. Mes raisons supplémentaires pour me lancer dans ce projet :

  • Pour expérimenter, je suis un fervent admirateur des nouvelles techniques et du progrès humain. Je souhaiterais apporter une petite contribution. En partant de zéro avec le Japonais, et d’un niveau avancé en chinois, je pourrais tester leur efficacité sur deux niveaux et en faire profiter les lecteurs en partageant mes découvertes sur le blog chaque semaine.
  • Par passion pour la culture asiatique. Cela me permettra d’enrichir mes connaissances sur la culture chinoise et d’élargir ma vision du monde en m’ouvrant sur la culture et le mode de penser japonais.
  • Pour donner du courage aux gens souffrant de maladie chronique. J’ai une maladie grave des intestins qui se répercute sur l’ensemble des autres organes de mon corps, affectant considérablement ma qualité de vie. Je veux montrer que tout est possible si on a la volonté et qu’on persévère.
  • Contribuer à la recherche. Si je réussis ce défi, je ne compte pas m’arrêter là. Je veux accélérer la création de thérapies pour les millions de gens atteints par les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) comme la maladie de Crohn (MC) ou la rectocolite hémorragique (RCH). Aussi, pour ce genre de projet, il faut s’unir. Un seul pays n’y arrivera pas tout seul, il faut faire du réseau, pour ça la maîtrise des langues étrangères est une arme supplémentaire.
  • Pour démystifier les malentendus qui opposent souvent les cultures de l’orient et de l’Occident. Nous savons aujourd’hui que la langue a une influence sur la façon de penser et de voir le monde. Certains sont charmés par le mystère qui enveloppe une culture lointaine, alors que d’autres sont effrayés, car ils ne comprennent pas. J’espère pouvoir apporter une meilleure compréhension entre nos cultures, les rendre plus accessibles et favoriser l’amitié et le pacifisme.
  • J’aime les défis et j’aime me prouver que je suis capable de faire des choses, c’est sans doute pour ça que j’ai toujours été un autodidacte dans l’âme.
  • Pour le partage ! Dans les livres, sur le net et dans ma vie, j’ai rencontré beaucoup d’informations et de gens qui m’ont aidé. Partager mes découvertes et mes expériences ici, c’est une des manières de rendre l’ascenseur et de contribuer au succès des autres. C’est l’essence même de ce blog.
  • Pour n’avoir aucun regret. Hors de question un jour de regarder derrière soi et de se dire qu’on aurait voulu faire ça ou ça, non ! Le présent c’est maintenant et je bâtis mon futur. Car le temps passe trop vite et une vie c’est court quand on a plein d’envies, donc autant utiliser les meilleurs outils pour se donner l’opportunité de réaliser ses rêves.

Comment est-ce que je compte m’y prendre ? Voici les règles du défi :

  1. Prendre la méthodologie du DiSSS comme point de départ pour apprendre le japonais.
  2. Faire des investigations sur d’autres méthodologies et recherches en cours et les tester sur le chinois afin d’enrichir le modèle DiSSS de base.
  3. Publier sur ce blog les tests et trouvailles en rapport.
  4. Mieux organiser ma vie et mon emploi du temps. Apprendre une langue lointaine est déjà un défi en soi, mais deux en même temps en si peu de temps, ça va demander de passer mon organisation au niveau supérieur. Je vais mieux m’organiser, fixer des priorités et résister à certaines tentations.
  5. Mettre en pratique. Lire et apprendre sans passer à l’action, c’est du temps perdu et même un véritable gâchis si on n’utilise pas les connaissances acquises.

Concernant les investigations, bien qu’internet soit un outil merveilleux, l’une des meilleures sources de savoir universel ce sont les livres. Il y a des livres qui ont attiré mon attention et je pense que leurs informations profiteront aux lecteurs de ce blog.

26 livres sélectionnés par Shumai :

Je compte les lire et vous faire des résumés si le livre s’y prête ou tester directement les techniques dans mon apprentissage et vous donner les résultats de l’expérience. Autrement dit, je vais jouer les rats de laboratoire et les articles feront office de rapport. J’ai fait une petite sélection qui est la suivante :

  1. Les procédés mnémotechniques : science ou charlatanisme d’Alain Lieury
  2. The Lettuce Diaries: How A Frenchman Found Gold Growing Vegetables in China de Xavier Naville
  3. Apprendre une langue : arrêtons de faire tout à l’envers d’Etienne Genvrin
  4. Chinoises de Xinran et Marie-Odile Probst
  5. Apprenez n’importe quelle langue en seulement 7 semaines de Udo Gollub
  6. Chinese Kung Fu 3rd Edition de Guangxi Wang
  7. Fluent Chinese: the complete plan from beginner to advanced de Judit Meyer
  8. L’Enfant unique de Xinran et Marie-Odile Probst
  9. The Power of Reading_ Insights from the Research de Stephen Krashen
  10. Comment ne pas faire perdre la face à un Chinois – Petit guide à l’usage de ceux qui travaillent en Chine d’Anne-Laure Monfret
  11. Booster votre mémoire de Jean-Yves Ponce
  12. La baguette et la fourchette les tribulations d’un gastronome chinois en France de Yu Zhou
  13. Fluent Forever de Gabriel Wyner
  14. Portraits de Shanghai, Shanghai par ceux qui y vivent ! de Barbara Guicheteau
  15. Fluent in 3 Months How Anyone at Any Age Can Learn to Speak Any Language de Benny Lewis
  16. Asian Mind Game de Chin-ning Chu
  17. With Language In Mind de Kató Lomb
  18. Mythologie chinoise : Voyage au cœur des Mythes Chinois, à la découverte des Dieux, Héros et Monstres de la Culture Chinoise de Alix Wang et Avenet
  19. Working with Advanced Foreign Language Students de B. Shekhtman Boris
  20. Le thé et la culture chinoise de Ling Wang
  21. The Third Ear_ You Can Learn Any Language de Chris Lonsdale
  22. Feng Shui modern de Cliff Tan
  23. TPRS with Chinese Characteristics de Terry T Waltz et Kristine Wogstad
  24. Chinese wine de Zhengping Li
  25. Becoming Fluent How Cognitive Science Can Help Adults Learn a Foreign Language de Richard Roberts et Roger Kreuz
  26. Etiquette Guide to China Know the Rules that Make the Difference de Boye Lafayette De Mente
  27. 6个月学会任何一种外语 de Chris Lonsdale

Je ne pense pas lire forcément ces livres dans l’ordre indiqué. Au fil des lectures et de l’apprentissage, les problématiques me guideront sur le prochain titre. Je ne sais pas si j’aurai le temps de tous les lire dans l’année, car la priorité c’est l’apprentissage du japonais et l’amélioration de mon chinois. Cependant, je vais essayer d’alterner les deux catégories, c’est-à-dire « techniques d’acquisition » et « points culturels », le plus possible. Ceci dans le but d’apporter un maximum d’information à ceux d’entre vous qui sont plus attirés soit par le côté technique, soit par le côté culturel, tout en sachant que les deux sont indispensables pour apprendre une langue.

Je suis excité à l’idée de voir ce projet prendre vie et de pouvoir le partager avec une communauté. Mon projet démarre officiellement le 1er août, lors de cette occasion je publierai un article sur la méthodologie complète du DiSSS adaptée aux chinois et au japonais.

S’il y a des ressources ou d’autres livres que vous pensez être pertinents pour cette aventure, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires.

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About the author

Passez de zéro à héro en chinois ! Avec les nouvelles techniques des neurosciences et mon expérience de professeur de chinois, je serais honoré de vous donner tout ce qu'il faut pour surmonter les obstacles que vous traversez dans votre apprentissage de la langue chinoise.

Titulaire d'un master de chinois, entré dans le MBA de l'université du Jiangsu, vécu plus de 10 ans en Chine (arrivé 2009), directeur d'une société d'import export à Shanghai, acteur dans des séries et long métrage chinois, j'ai éprouvé mon mandarin et développé une expertise de la langue. Mon système est là pour aider les apprenants à atteindre leurs objectifs.
Que vous souhaitiez vous initier aux chinois mandarin, vous perfectionner, passer le diplôme du HSK, entrer dans une université ou trouver du travail en Chine, mieux communiquer avec vos clients chinois... je suis là pour vous accompagner.

Comments

  1. Joli défi ! Pour ma part, je n’envisage pas d’apprendre le chinois dans l’immédiat, mais j’apprends le japonais depuis une éternité (je suis plus intéressé par le voyage que par la destination ;-)).
    J’ai reconnu quelques livres et quelques auteurs (Tim Ferris, Stephen Krashen, Chris Lonsdale, Benny Lewis…).
    J’ai moi-même écrit un livre de conseils d’apprentissage du japonais à l’intention des apprenants autodidactes.
    Je te laisse juger s’il mérite ou pas d’apparaître dans ta liste: https://amzn.to/44Rg24a
    Quoi qu’il en soit, je te souhaite un agréable apprentissage du japonais, une langue magnifique et un peuple très attachant.

    1. Tu vas rire, mais ton livre je l’ai acheté il n’y a pas si longtemps, je n’aurais jamais imaginé rencontrer son auteur par un si beau hasard. Je l’ai feuilleté, j’ai senti l’expérience derrière les lignes donc il fallait qu’il rejoigne ma collection. Je ferai un retour dessus dès que j’aurai fini de le lire et peut-être plus 🙂

  2. Super audacieux ton défi. Moi qui souhaiterait trop apprendre le japonais plus rapidement depuis longtemps hâte de voir tout les hacks que tu vas proposer et me faire progresser plus rapidement dans la langue. Je vais te suivre de près 🙂

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