La qualité physique numéro 1 quand on apprend une langue c’est évidemment la mémoire. Dans les langues asiatiques et particulièrement dans le chinois mandarin avec ses quelques milliers de caractères, cette qualité est encore plus importante.
Mais qu’est-ce qui se passe si l’organe qui a justement cette fonction, notre cerveau, ne marche pas bien ?
Il y a plusieurs mois de cela j’ai entendu l’histoire d’un jeune Américain qui à la suite d’un accident l’a laissé avec des séquelles neurologiques et des troubles de l’apprentissage.
Au lieu d’accepter cette défaite, il a décidé de prendre son destin en main et de fournir tous les efforts qu’il a pu pour franchir ce défi que la vie a mis en travers de son chemin.
Aujourd’hui il est reconnu comme un des experts mondiaux dans le domaine de la mémorisation et du rappel.
Ayant eu moi-même pendant une longue période des problèmes au niveau du système digestif qui ont altéré ma capacité a absorbé la nourriture et a dormir.
Ma santé précaire a eu un impact sur ma mémoire et donc sur mon apprentissage des langues.
M’étant reconnu dans son récit, et ayant été touché par son histoire, je me suis inscrit à son programme et fais l’expérience de ses méthodes.
Voici dans cet article un résumé de ces concepts en espérant que cela vous sera utile et vous permettra d’apprendre plus rapidement.
Son histoire
Enfant, Jim Kwik était connu comme le garçon au cerveau cassé. Une blessure à la tête à l’âge de cinq ans l’a laissé avec un traumatisme et il n’était pas capable de suivre un cours l’école comme tout le monde.
Il était obligé d’étudier pendant 3 heures ce que les autres enfants pouvaient faire en 1 heure pour à la fin obtenir encore moins de résultats.
Au fil des années, épuisé et abattu par cette injuste situation il a entrepris de s’auto instruire sur les neurosciences pour en savoir plus sur son propre cerveau
– pourquoi il était cassé et comment faire pour le réparer.
Cette expérience l’a mené à découvrir différentes habitudes d’apprentissage, notamment des systèmes d’apprentissage accéléré et des tactiques de mémorisation.
Au fil de ses lectures et de ses tentatives il a découvert que, quelles que soient les circonstances, tout le monde peut bâtir son cerveau.
Après avoir travaillé sur soi-même, il a réalisé que son cerveau n’était pas cassé… il avait juste besoin de savoir comment s’en servir.
Pour lui, quand on né, on vient au monde avec un outil : notre cerveau. Mais on ne nous fournit pas le manuel d’utilisation qui va avec. Mais si on comprend comment il fonctionne, on peut toujours développer de nouvelle capacité, on peut toujours s’améliorer, peut importe notre point de départ.
Fier de cette découverte cela a complètement révolutionné sa manière de vivre et sa façon d’appréhender son quotidien.
Petit à petit, il a amélioré les capacités cérébrales. C’est devenu sa passion. Aujourd’hui il aide les autres à faire de même.
Maintenant, Jim est un conférencier et coach international sur la mémoire et l’apprentissage. Il est capable en quelques minutes de retenir et redonner dans l’ordre les noms de plus de 50 personnes présentes dans une salle ou d’une suite de nombre donner au hasard, sans aucune préparation.
La méthode F.A.S.T
Une des techniques développées par Jim pour l’apprentissage rapide est contenu sous le de nomination «F.A.S.T.» (quoi de plus normal venant d’un anglophone :), qui signifie Forget (oublie), Active (actif), State (établie), Teach (enseigne). Voyons ça de plus près.
Oubliez tout ce que vous avez appris
L’idée ici c’est que beaucoup de gens n’ont pas complètement absorbé les informations qu’ils pensent avoir acquis.
Un exemple pour cela c’est quand vous avez des mots de vocabulaire. Vous les lisez et vous savez ce qu’ils veulent dire.
La prochaine fois que vous allez retomber dessus votre regard va flotter et passer rapidement dessus car vous savez que vous les avez déjà vu.
Cependant le jour où vous devez utiliser ces mots, ils ne vous viennent pas à l’esprit et vous n’arrivez pas à les faire sortir de votre bouche.
C’est dû au fait que chaque fois qu’on regarde ces mots, on ne les aborde pas avec un état d’esprit de nouveauté.
Quand vous êtes en contact avec quelque chose pour la première fois, vous prêtez plus attention à cette chose. Vous donnez beaucoup plus d’attention.
Avec un état d’esprit de nouveauté, vous avez la possibilité d’absorber des informations plus intensément.
Donc, l’astuce est, chaque fois que vous révisez, faites semblant d’apprendre le contenu pour la toute première fois.
Les méthodes qui marchent
Le fait d’avoir un écran tactile en guise de tableau dans une classe, ne veut pas pourtant dire que l’enseignement sera meilleur. Changer le cadre d’une voiture sans changer le moteur ne la rendra pas plus performante.
Le système éducatif n’a pas changé depuis des siècles. Et c’est bien ça le problème. Les méthodes sont restées les mêmes qu’au moyen Âge.
On est assis et on écoute… Dans la passivité la plus totale.
On est censé s’instruire en consommant des informations。
Mais l’apprentissage n’est pas un sport de spectateur !
Vous apprenez par la création et non par la consommation.
S’impliquer, prendre des notes, poser des questions et résoudre des problèmes. C’est dans une dynamique que les informations vont s’inscrire et faire partie de nous.
D’ailleurs le plus drôle c’est que dans les cultures anciennes, le mouvement était associé à l’apprentissage. Mais comme c’était aussi rattaché aux relations, philosophie etc., on n’a pas fait le rapport.
Dans les cultures musulmanes, quand les gens viennent se recueillir devant le mur des lamentations, on voit qu’ils se balancent, qu’ils sont en mouvement durant la prière.
Et dans la culture ancienne chinoise, ceux qui avaient accès aux textes et poèmes anciens faisaient un mouvement circulaire avec leur tête pendant la lecture ou la mémorisation.
À la lumière des techniques et expérience d’aujourd’hui on comprend mieux ce mécanisme et comment il peut nous aider.
Nous avons besoin d’enseignants qui créeront des scénarios de communication qui vous forceront à utiliser ce que nous avons appris. Ainsi le cerveau le verra comme utile et l’intégrera dans la mémoire à long terme.
C’est pourquoi il est si important d’avoir un professeur de chinois qui cultivera la curiosité de l’élève et encouragera sa participation et ses questions.
Aujourd’hui même dans les universités qui sont très renommées, la façon de dispenser le cours n’a pas changé et surtout le pire, c’est qu’ils ont un programme à suivre. C’est-à-dire qu’il ne sera pas adapté aux besoins qui émergeront et qu’il faut garder un rythme pour arriver à terminer le programme dans les temps. Même au prix d’en perdre certains, s’il le faut.
Avoir une structure et une ligne directrice qui vous amène d’un point A à un point B est une bonne chose, mais le problème c’est que le professeur est payé par l’établissement pour arriver à la fin du programme dans les temps.
Ainsi pour maintenir la cadence et ne pas perdre de temps, il arrive qu’on demande aux élèves de ne pas interrompre le professeur et de ne participer que dans certaines circonstances. S’il y a des questions, certaines peuvent être discuté à la pause, sinon ça pourrait ralentir le cours.
Que les élèves suivent ou pas, l’important c’est d’accomplir la tâche donnée par l’école.
Comme vous pouvez le deviner, on passe complètement à cote de la cible de l’éducation.
Votre état émotionnel est important
Quand vous étudiez le chinois, comment vous sentez-vous ?
Rafraîchie et dynamisé ? ou fatigué et ennuyé ?
Jetez un œil à la formule qui suit : :
Information + émotion = mémoire à long terme
La deuxième partie de cette équation dépend fortement des émotions positives, vous devez donc utiliser votre état émotionnel lorsque vous étudiez.
Lorsque j’apprends, je n’essaie pas de coller un mot sur un autre mot. J’essaie de coller un mot sur une émotion, une sensation, un sentiment, etc.
À ce niveau-là, il y a plusieurs façons de le faire. Personnellement j’utilise ce que j’appelle « la visualisation sentimentale et sensorielle. »
Laissez-moi vous expliquer.
Par exemple :
Quand vous pensez à la main de votre compagne qui vous caresse le bras, deux choses se produisent.
La première, vous voyez dans votre tête, la main de la personne glisser sur votre bras.
La deuxième vous sentez aussi la pression de la main chaude de la personne toucher et se déplacer sur votre peau.
Ma sensation c’est que dans ma tête, ma sensation est liée avec une image et aussi un son. Ceci crée la totalité de l’expérience.
Le langage va s’additionner par-dessus et lui donner un nom « caresser » .
Mais ceci n’est qu’une étiquette.
Et précisément, quand vous avez une étiquette sur une boîte, ça sers à quoi ?
À savoir ce qu’il y a à l’intérieur de la boîte sans avoir à l’ouvrir.
Bingo !
Notre étiquette « caresse » nous sers à dire ce qui se passe sur notre bras sans avoir à recréer une caresse sur le bras de la personne à qui on raconte l’action.
Maintenant que font la majorité des gens quand ils essaient d’apprendre du vocabulaire ?
Ils répètent inlassablement le mot jusque ce qu’il s’imprime dans notre tête.
Le problème avec cette méthode c’est que le mot n’est posé que temporairement dans la mémoire à court terme. Le mot nouveau n’est associé qu’avec le mot de leur langue natal, donc avec l’étiquette seulement, pas avec l’objet lui-même.
La technique ici c’est d’associer le nouveau mot avec la sensation originale, du coup on ne passe pas par l’étiquette, on se débarrasse d’un intermédiaire.
C’est aussi comme ça qu’on arrive à réfléchir directement dans une langue cible.
Il sera donc également important d’avoir un enseignant qui crée un environnement d’apprentissage positif. Il faut donc être prudent lors du choix d’une école de langue car certains enseignants gardent toujours les anciennes méthodes.
Le concept de monsieur Fenman concept
La technique consiste à une fois que vous avez appris quelque chose, à jouer les professeurs et à l’enseigner à quelqu’un d’autre.
Si la personne en face a besoin de poser des questions, cela veut dire que vous n’avez pas expliqué assez clairement.
En général, ce qu’on ne peut pas exprimer de manière claire c’est que ce n’est pas bien acquis pour nous non plus.
Ainsi iles avantages de cette technique c’est :
- Qu’on est obligé d’avoir une compréhension plus profonde du sujet
- En enseignant, on apprend une deuxième fois
SI vous n’avez personne près de vous, vous pouvez imaginer que vous l’enseigne a quelqu’un en parlant à haute voix. Aucune obligation de leur faire en présence d’une personne physiquement présente.
C’est d’ailleurs une technique qui était utilisée par Bruce Lee lui-même qui imaginait qu’il avait un disciple qui lui posait des questions et auquel il était obligé de clarifier sa pensée. Il le faisait à l’oral et à l’écrit.
Pour aller plus loin
Les compétitions de mémoire sont relativement populaires et sont présentes dans la plupart des pays du monde.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la chine ont toute ce genre de compétition et les techniques évoluent avec le temps.
Pour en avoir essayé une grande partie, beaucoup d’entre elles sont très efficaces, cependant toute ne sont pas adaptées spécialement à ce qui nous intéresse, c’est-à-dire l’apprentissage des langues extrême-orientales comme le chinois mandarin, le coréen, le japonais, le thaï, le vietnamien, le Khmer, l’indonésien, etc.…
Car entre une personne qui, pour une compétition ou pour satisfaire une audience pendant un show, doit mémoriser en 30 secondes un paquet de cartes de poker ou de quelqu’un qui apprend le chinois pour travailler dans une entreprise à Pékin, les objectifs et les besoins ne sont pas les mêmes et demande des stratégies différentes.
Cependant on peut les combiner et les adapter spécifiquement à notre apprentissage du chinois. Je pense notamment aux règles de grammaire.
Mon ressenti et mon hypothèse, c’est qu’au début, les constructions grammaticales ne font pas encore partie de soi. Elles ne sont pas encore intériorisées pour les appliquer spontanément. Donc utiliser une technique de mémorisation afin de retenir les règles grammaticales et les avoir en stock pour pouvoir les sortir dès que l’occasion ses présentes peut être une béquille le temps qu’elles passent dans la mémoire à long terme. Par exemple, la technique du « palace de mémoire » pourrait permettre de classer certaines règles de grammaire dans certaines pièces.