Un empereur chinois a une fois fait remarquer que l’histoire était comme un miroir pour un pays ou une civilisation. En l’étudiant, on apprend les causes de sa croissance, de son déclin et de sa chute. Ceci est aussi vrai pour les histoires populaires et les contes qui, avec leur morale, nous enseignent des philosophies et des ruses pour mieux appréhender notre monde. L’histoire de la Chine est d’une richesse incroyable en termes d’enseignement. Pour nous imprégner de la culture chinoise qui sera d’une grande aide pour mieux acquérir la langue, aujourd’hui nous allons découvrir une histoire de sagesse chinoise : « Acheter son propre poisson » qui s’est déroulée pendant la période du Printemps et de l’Automne entre le 8e et le 5e siècle avant J-C.
Un Premier Ministre compétent nommé Gonsong Yi aimait beaucoup manger du poisson. Chaque matin, de nombreuses personnes faisaient la queue devant ses portes, présentant avec enthousiasme des poissons chers et exotiques en guise de cadeaux. Observant cela, avec un grand malaise, Yi les remerciait calmement pour leur gentillesse mais refusait catégoriquement de recevoir l’un de ces poissons. Ce manque de courtoisie et d’intelligence sociale surprit profondément son jeune frère qui vivait avec lui et commençait à l’agacer. Un soir, après le dîner, il lui demanda avec grande curiosité la raison de sa conduite. « C’est très simple », révéla le Premier Ministre. « Pour éviter d’éventuels problèmes, un homme sage ne devrait jamais laisser connaître ses inclinations ou ses hobbies au public. J’ai échoué misérablement sur ce point car mon goût pour le poisson est de notoriété publique. Sachant ce que j’aime, ces donneurs de cadeaux essaieront de les satisfaire. Si j’accepte leurs cadeaux, je leur dois des faveurs. En prenant une décision, j’aurais inévitablement ou inconsciemment leurs préoccupations à l’esprit. Par conséquent, je pourrais un jour être capable de contourner une loi pour rendre une faveur. Si cela continue, au bout d’un moment je risque de me faire prendre et de perdre ma position et ma réputation. Qui voudra alors offrir des cadeaux à un prisonnier déshonoré et impuissant ? Par conséquent, je dois vigoureusement décliner leur générosité. Sans leur devoir de gratification, je suis mon propre maître. En prenant des décisions appropriées et impartiales, je peux conserver mon poste beaucoup plus longtemps et continuer à acheter mon propre poisson. » Son frère s’excusa rapidement pour sa vue à court terme.
Le mérite s’acquiert, il n’est pas donné. Il en va de même pour le succès. En Chine, il y a une expression qui dit que « dans le monde, il n’y a pas de repas gratuit ». On devrait toujours compter sur soi-même, pas sur les autres, car les autres ont leurs propres intérêts en tête. »