La maîtrise d’une langue étrangère demande des qualités d’analyse, qui serviront pour mieux comprendre la grammaire.
D’organisation, si vous apprenez en autodidacte.
De confiance en soi, pour oser parler et s’améliorer.
Tout ceci parmi bien d’autres qualités tout aussi importantes.
Cependant la qualité majeure que tout le monde reconnaît dans l’apprentissage des langues c’est la mémoire.
En effet quand on pense qu’il va falloir plusieurs centaines de mots pour constituer un vocabulaire suffisant afin d’aborder un minimum de sujets, il vaut mieux avoir une bonne mémoire.
C’est encore plus important dans les langues qui ont un autre système d’écriture ou des sons différent de notre langue maternelle.
Les langues asiatiques en sont un parfait exemple :
En Coréen bien que le Hangeul soit relativement simple à apprendre et utiliser, il va falloir mémoriser les règles de lectures avec les changements de sons et les conjugaisons en plus du vocabulaire. En chinois mandarin il vous faudra 3000 caractères pour pouvoir lire un journal. Et l’exemple peut continuer avec le Japonais, le Thaï, etc.…
Depuis le cardinal Giuseppe Mezzofanti, de plus en plus de techniques de mémorisation ont vu le jour.
Aujourd’hui voyons de plus près un facteur qui peut doubler votre capacité de mémorisation et cela sans effort supplémentaire de votre part.
Cerveau : les fonctions d’apprentissage et de mémoire
Au cours des 10 dernières années, les recherches dans le domaine scientifique ont démontré que nous avions besoin de sommeil après qu’on ait appris ou étudié quelque chose. Sinon on oublie ce qu’on a appris.
Un peu comme appuyer sur le bouton “sauvegarder” de votre logiciel word quand on rédige un rapport sous peine de perdre tout ce qu’on a écrit. Ceci permet donc de ne pas oublier les choses qu’on a apprises.
Mais récemment les études ont aussi démontré que nous avons besoin de sommeil avant d’étudier. Ceci permet au cerveau de pouvoir absorber de nouvelles informations. Comme une éponge peut le faire avec de l’eau. Mais avec un manque de sommeil c’est comme si votre éponge devenait un morceau de laine. Impossible de retenir l’eau. À l’approche des examens, beaucoup d’étudiants bachotent sans compter les heures ni les nuits pour retenir le plus d’informations.
La vie moderne et les obligations de performance se faisant de plus en plus intense, poussent les gens à chercher du temps là où ils peuvent.
Le scientifique britannique et professeur de neurosciences et de psychologie à l’Université de Californie, Matthew Paul Walker a voulu étudier les effets sur l’apprentissage du cerveau après une nuit blanche.
Il a fait participer des volontaires qu’il a séparés en 2 groupes expérimentaux : groupe avec sommeil de 8 heures et groupe avec nuit blanche. Le jour suivant ils ont placé les participants dans un IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et leur a donné une liste de fait à retenir. Pendant ce temps-là, l’équipe scientifique a observé l’activité dans leurs cerveaux.
A la suite de ça, Ils ont testé les participants pour voir l’efficacité d’apprentissage sur la liste qu’ils ont apprise.
La différence de rétention des informations entre les deux a été de plus de 40% !
Pour mieux se représenter l’impact de la chose voyons cet exemple : Imaginez que vous preniez l’examen du HSK.
Pour les HSK 1 et 2, il faut obtenir minimum 120 sur 200 pour réussir le test, soit 60% de bonnes réponses.
Et pour les niveaux 3 à 6 il faut obtenir 180 sur 300 pour réussir le test, soit 60% de bonnes réponses.
Nous venons donc de retrouver notre ratio 60 / 40.
Qui peut espérer obtenir 100% des réponses juste à ce genre de test ?
Ainsi, ce genre d’impact peut faire la différence entre quelqu’un qui réussira un examen et quelqu’un qui échouera sans avoir la moindre chance de s’approcher de la moyenne.
Comment améliorer votre sommeil
Maintenant que nous avons un aperçu de l’importance du sommeil pour notre rétention d’information, pour notre mémoire et notre concentration, voyons que faire pour l’améliorer.
Il nous arrive à chacun de mal dormir ou même d’avoir du mal à s’endormir.
À cette fin, chacun a sa petite routine personnelle pour se préparer au sommeil.
Quelles sont les facteurs qui troublent le sommeil ?
L’alcool peut-il aider à dormir ?
On connaît tous des personnes qui le soir pour se détendre vont boire un petit verre.
Il y a aussi une croyance populaire qui donne à l’armagnac des vertus pour avoir un sommeil plus profond.
Malheureusement, c’est plus une légende urbaine que la réalité.
L’alcool a un pouvoir sédatif certes, mais c’est différent du sommeil.
Quand on boit de l’alcool, notre cortex cérébral est comme mis hors service. Cependant pendant qu’on dort, le sommeil est beaucoup plus léger avec beaucoup plus de période de réveil spontané durant la nuit.
On ne s’en souvient pas le lendemain mais des périodes de réveils très court se manifestent durant toute la période de sommeil.
La conséquence de ça c’est que le lendemain matin vous sentirez que votre sommeil n’aura pas été réparateur, vous ne vous sentirez pas frais.
Enfin, le problème avec l’alcool c’est qu’il inhibe la possibilité de rêver et les mécanismes qui vont avec.
Ces fonctions ont un lien avec notre santé mentale et émotionnelle.
Le Cannabis peut-il préparer au sommeil ?
Certains consommateurs de Cannabis afin de dissiper leur anxiété où pour se relaxer d’une journée stressante vont utiliser le cannabis.
Même si le cannabis peut accélérer la sensation d’entrée en sommeil, malheureusement tout comme l’alcool mais par un autre mécanisme, il va bloquer la faculté de rêver durant le sommeil.
Et si cette étape importante du sommeil n’est pas effectuée, cela peut créer encore plus d’anxiété le lendemain, accroître les effets de dépression et par conséquent pousser les utilisateurs à en consommer encore plus. Un cercle de cause à effet commence à prendre place.
Comment récupérer une nuit blanche ?
Ce qu’on voit souvent c’est des gens qui se sont couché très tard mais qui ont des impératifs le lendemain matin et pour cette raison vont raccourcir leur nuit.
Ou encore une nuit de travail ou de festivité qui se termine quand le jour se lève et finalement pour ne pas décaler son cycle de sommeil, les personnes entament leur journée normalement pour se coucher normalement le soir du deuxième jour.
Enfin ceux qui dorment peu pendant la semaine et qui font la grasse matinée pendant le week-end.
La mauvaise nouvelle est que le corps n’accepte pas de faire des crédits de sommeil.
Se priver de sommeil pendant la semaine et essayer dormir plus le week-end pour rattraper ne marche pas.
Les heures perdues ne pourront pas être remboursées/récupérées.
L’astuce vietnamienne
Cette technique m’a été donné par un professeur de physique qui était d’origine vietnamienne qui parlait le français quasiment comme un natif.
La méthode est séparée en 5 étapes :
La première étape c’est d’étudier votre vocabulaire ou le contenu de votre cours normalement au moment où vous le souhaitez durant la journée.
Ici la méthode que vous utilisez n’a pas d’importance, le fond de la tâche c’est juste d’étudier.
La deuxième étape consiste à relire simplement ou revoir le contenu de ce que vous avez étudié dans l’heure avant que vous vous endormiez, lumière éteinte.
La troisième étape consiste à revoir ce même contenu le lendemain à n’importe quel moment de votre choix. Ici la révision sera une révision basique, c’est-à-dire ce n’est pas du sur-volage mais bien vérifier ce que vous avez retenu et réapprendre ce qui vous manque au besoin.
L’avant-dernière étape consiste à revoir ce même contenu 7 jours plus tard avec une révision basique.
La dernière étape consiste à faire une révision au plus tard 30 jours après.
Si pendant ce laps de temps vous voulez refaire une révision par vous-même pour n’importe quelle raison, soyez libre de le faire.
Mais avec cette méthode, vous placez ce vocabulaire dans l’entonnoir de votre esprit.
En effet, à la première session d’apprentissage, votre contenu est frais dans votre esprit mais encore en haut de l’entonnoir de votre mémoire. À la première occasion il peut tomber de l’entonnoir.
Le fait de revoir avant votre sommeil c’est comme mettre un couvercle pour le garder là où il est et pendant la nuit il va rester dans votre esprit.
Activer juste avant le sommeil, il va faire partie de vos pensées consciente et se mêler a votre inconscient pendant votre sommeil.
Les répétitions suivantes vont ancrer de plus en plus profondément ces informations dans votre mémoire à long terme.
J’ai testé cette méthode dans plusieurs situations avec différent contenu, ça marche à chaque fois.
Le contenu n’est pas toujours réutilisable immédiatement dans notre tête, car si par exemple c’est pour de l’oral ou quelque chose d’assimilé, il faut utiliser la technique complémentaire adéquate. Mais en général, avec cette méthode, si vous oubliez du contenu ce n’est pas en totalité. Je me suis aperçu que les choses qui m’échappent encore ne me sont plus inconnues, qu’il y avait juste besoin de les rappeler, mais pas de les ré-apprendre.
Bonus
Et maintenant, le petit bonus.
Au fil de cet article, nous avons vu l’impact du sommeil sur votre mémoire, et mieux retenir les choses qu’on apprend n’est qu’une partie des bénéfices.
Car il y en a plein d’autres, dont un en particulier, les testicules.
Les hommes qui ne dorment que 5 heures par nuit, ont significativement de plus petits testicules que les hommes qui dorment 7 heures ou plus.
De plus, les hommes qui ne dorment qu’entre 4 et 5 heures par semaine ont un niveau de testostérone équivalant à des hommes qui ont 10 ans de plus qu’eux.
Donc le manque de sommeil, en matière de bien-être et santé, peut vieillir un homme à hauteur d’une décennie.
En d’autres termes, si vous avez 29 ans, les performances de votre corps et vos sensations dans la vie de tous les jours seront aux alentours de celles d’un homme de 40 ans, et à ce moment-là, ce n’est plus la même chanson.
Mais ne croyez pas que ceci ne cible que les hommes. On observe les mêmes effets sur l’appareil reproducteur féminin.
Le mot de la fin
Restez consistant sur votre temps de sommeil. Conservez 7 à 9 heures par nuit pour que votre hippocampe puisse faire son travail d’absorption.
Comme vous le voyez ici vous n’avez pas à faire un effort intellectuel. Vous avez juste à dormir (je n’ai rien de plus facile à vous proposer 🙂
Cela vous fait gagner 40% de mémoire en plus.
Ajouter à ceci l’astuce vietnamienne, et si vous êtes comme moi, vous allez doubler le vocabulaire que vous êtes en général capable d’assimiler.
N’hésitez pas à me dire comment ces méthodes ont fonctionné pour vous ou si vous connaissez d’autres méthodes qui font bon usage de notre sommeil. Vous pouvez laisser un message dans les commentaires.