Parfois, une simple question bien posée peut remettre en perspective toute votre vie. Je viens d’en faire l’expérience. Cela m’a transporté presque 28 ans en arrière, me ramenant à mes premiers ancrages dans la culture asiatique. On m’a demandé :
« Quels sont les 3 livres qui ont changé ta vie ? »
Sur le moment, cela ne m’a ni ému ni laissé indifférent. Après tout, j’ai vécu des expériences bien plus marquantes qu’un simple livre. Il y a même eu une fois où j’ai perdu ma voix pendant 3 jours ! Le pire, c’est que cela s’est produit la veille de mon premier jour de travail à Shanghai…
Ne me rappelant pas d’ouvrages aussi importants, j’ai reformulé la question ainsi : « Quels ont été les livres que j’ai appréciés dans ma vie ? » À ce moment-là, certains titres me sont venus à l’esprit. En réfléchissant à mon vécu, j’ai tout à coup réalisé qu’ils ont façonné le cours de ma vie ! Ils ont semé une graine dans mon esprit qui m’a donné les ressources pour tracer un chemin bien différent de celui auquel j’étais destiné. Ils ont été à l’origine de ma vision des valeurs, de mon code de conduite, de ma manière d’interagir, etc. Toutes ces choses qui font tellement partie de moi que je n’y prêtais plus attention.
Cette prise de conscience m’a permis de remettre en question des projets auxquels j’allais me lancer et de me recentrer sur la personne que je suis. Pour cela, je tiens déjà à remercier Olivier Roland d’avoir initié cette question à travers l’événement « Les 3 livres qui ont changé ma vie » sur le blog « Des Livres pour Changer de Vie« . J’apprécie énormément ce blog, et en fait, mon article préféré est celui-ci.
Ainsi, cet article participe à cet événement et je vous ai donc sélectionné 3 livres qui, j’en suis sûr, seront aussi utiles pour vous qu’ils l’ont été pour moi.
« 21 ans, quand je suis devenue PDG » par Dong Siyang
Titre original : 21岁当总裁 de 董思阳
Ce livre est une autobiographie de la Chinoise Dong Siyang qui, comme l’indique le titre, est devenue PDG d’une entreprise à l’âge de 21 ans alors qu’elle était issue d’une famille modeste.
De nos jours, elle est présidente du groupe international Fengbo à Hong Kong et secrétaire générale du « Fonds pour le Développement des Étudiants Universitaires ». Elle a été élue représentante et modèle de la génération des années 80 en Chine et « l’une des dix femmes entrepreneures les plus belles de Chine ».
À 22 ans, quand elle a publié sa propre biographie, son livre est immédiatement devenu l’un des best-sellers en Chine et a suscité de fortes réactions parmi les entrepreneurs et les jeunes chinois. La même année, elle a été invitée à donner des conférences dans plus de 60 universités, dont l’Université de Pékin et l’Université Qinghua, partageant son parcours et ses expériences en entrepreneuriat.
À l’âge de 23 ans, elle a consacré 1 million de yuans, correspondant aux droits d’auteur de 600 000 exemplaires de son livre, pour créer le « Fonds pour le Développement des Étudiants Universitaires ». Ce fonds a déjà aidé de nombreux étudiants, notamment au Tibet.
Son histoire commence durant son enfance. À l’époque, Yang était une adolescente chinoise comme toutes les autres, heureuse et insouciante. Puis, la décision familiale a été prise de l’envoyer étudier à l’étranger. Singapour, destination offrant de multiples avantages et opportunités pour les Chinois. Une fois sur place, confrontée à un environnement totalement inconnu et ne parlant pas anglais, au bout de quelques jours, elle a commencé à appeler de plus en plus souvent ses parents, qui ont ressenti que quelque chose n’allait pas. Jusqu’au jour où, face à son incapacité à s’adapter, elle a été prise de panique et a supplié ses parents de venir la chercher pour la ramener en Chine. À ce moment-là, les parents de la jeune fille ont fait preuve de flexibilité et ont accepté de la rapatrier.
La veille de son retour en Chine, lors d’une balade avec son père, celui-ci lui a expliqué qu’en réalité, c’était la première fois de sa vie qu’elle faisait face à l’adversité. La vie offre parfois des opportunités qui ne se représenteront plus. Être envoyée dans un pays étranger n’est ni une punition ni une tentative de séparation, mais plutôt l’occasion de vivre quelque chose de différent et aussi de pousser ses limites. Car de toute façon, un jour ou l’autre, les enfants quitteront le nid familial. En se préparant à l’avance, ils seront mieux armés pour faire face aux défis futurs. C’est avec cette meilleure compréhension et le soutien psychologique de ses parents qu’elle décide de donner une nouvelle chance, qui se révèle fructueuse. Ses résultats scolaires s’améliorent, son anglais progresse et elle commence à s’intégrer, poursuivant finalement son parcours scolaire sur place.
Quelques années plus tard, à l’âge de 15 ans, alors qu’elle poursuit toujours ses études à Singapour, elle découvre que l’associé de son père, avec lequel il avait créé une société, les a trompés et a laissé sa famille endettée. Yang, désespérée, commence à se sentir coupable de ne pas être en Chine pour aider sa famille à faire face à cette situation. Elle envisage de quitter l’école et de travailler pour soulager le fardeau financier élevé d’une éducation à l’étranger, particulièrement importante pour une famille chinoise moyenne de l’époque. À ce moment-là, dans la plus pure sagesse et état d’esprit chinois, son père lui explique qu’il faut avoir une vision à long terme et que les difficultés ne sont que temporaires. Abandonner ses études maintenant compromettrait son avenir. Les décisions prises dans la panique ne sont motivées que par la peur.
La vision à long terme est une notion répandue dans l’état d’esprit des Chinois du continent. Il suffit de regarder les résultats de leurs actions politiques et stratégiques au niveau international. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles la Chine a rattrapé les États-Unis en tant que première puissance mondiale.
Tout au long de son récit, elle affirme que les difficultés dans la vie sont des opportunités pour apprendre à se connaître. C’est face à de nouvelles situations que nous découvrons si quelque chose nous convient, si cela se combine bien avec notre personnalité, et cela permet de connaître nos limites et nos talents. Lors d’un échec, il y a toujours quelque chose à apprendre. Au minimum, une connaissance qui pourra servir dans un futur proche.
Pendant ses années de lycée, Yang décide de trouver un emploi pour apporter un soutien financier et aussi pour en apprendre davantage sur le monde. Ainsi, le premier emploi qu’elle trouve est celui de vendeuse d’assurance. Cet emploi est pour elle une mine d’or pour l’apprentissage de la vie. Pendant le temps où elle exerce cette activité, elle est prise sous l’aile du manager Chen, qui lui montre les ficelles du métier. De là, elle tire des leçons qui lui serviront toute sa vie. Une phrase en particulier que lui a apprise le manager Chen était (不管哪一行,做事要先做人) : « Peu importe l’industrie, pour faire des affaires, il faut d’abord être une personne intègre ». Cela signifie que si votre seul but est de gagner de l’argent, quitte à mentir pour conclure un accord, votre carrière sera de courte durée. En revanche, si vous n’êtes pas le meilleur dans votre industrie mais que vous êtes une personne de confiance, vous ferez toujours des affaires.
Une autre leçon qu’elle en a tirée est que tout peut être accompli. Cela demande simplement de la technique ou des compétences. Et quand une compétence vous manque, vous pouvez la développer.
Elle a également appris que, dans le monde du travail, les diplômes ne garantissent pas la réussite. De nombreuses compétences font la différence. Elle évoque que parmi les patrons d’entreprise, nombreux sont ceux qui ont utilisé leurs compétences sociales pour atteindre le succès, comme leur capacité à vendre, à rassembler les gens, à susciter l’intérêt, etc. Et aujourd’hui, ce sont ces gens sans diplôme qui embauchent ceux qui ont une multitude de diplômes de grandes écoles. Au final, ils obtiennent les compétences des autres à leur service. Une stratégie brillante !
Elle fait aussi part d’une expérience qui a été une révélation. Durant une période, elle se sentait perdue dans sa vie et ne savait pas comment atteindre le succès. Un jour, par hasard, elle entre dans une boutique où elle peut faire imprimer des mots sur une tasse et des vêtements. Sans réfléchir, elle demande à imprimer les mots « Je veux réussir ! » Cette simple déclaration a eu un effet profond sur elle, car elle réalise que pour réussir, il doit y avoir un but clair et des objectifs ambitieux, pas un simple souhait général.
Elle souligne l’importance des objectifs dans la vie, en citant une étude de Harvard où seulement 4 % des personnes ayant des objectifs clairs et définis ont réussi à surpasser les 96 % d’autres personnes sans objectifs clairs. Elle réalise que le succès commence avec des objectifs précis. Elle décide alors de devenir une entrepreneure prospère comme ceux qui l’ont inspirée et de contribuer à la société.
C’est alors qu’ayant développé l’habitude de lire le journal tous les jours dans le but d’améliorer son anglais depuis son arrivée à Singapour, un jour, elle tombe sur une annonce de recrutement pour un poste d’assistante de présidente dans une société mystérieuse. Intriguée par cette opportunité, elle décide de tenter sa chance et de contacter l’agence de recrutement. Contre toute attente, elle obtient un entretien avec le PDG, qui se révèle être la présidente d’une société cotée en bourse à Hong Kong. Après un entretien réussi, elle est embauchée comme assistante de la présidente.
Contrairement à beaucoup d’entrepreneurs qui se jettent dans le grand bain et vont apprendre sur le terrain, mais « à la dure » leur métier, en étant à la place la plus proche du dirigeant de la société, cela lui permet d’apprendre comment celle-ci se conduit avec ses clients, comment elle prend ses décisions, comment elle réfléchit… etc. Car la présidente de la société prévoyait d’investir à Singapour pour construire une banque. Ainsi, au cours des deux mois suivants, Dong Siyang l’accompagne lors de rencontres avec des banquiers, des avocats et des clients potentiels. Elle découvre notamment les méthodes de négociation de la présidente. Ce poste lui permet de travailler aux côtés d’une entrepreneure accomplie et d’apprendre des leçons précieuses sur les affaires et la vie.
Le livre est bourré de petites leçons et d’anecdotes de l’auteur durant toutes ses expériences. C’est tellement riche que c’est presque un guide de vie et de l’entrepreneuriat. En partageant mes souvenirs sur ce livre, ça m’a donné envie de le relire.
Bushido, l’âme du Japon par Inazo Nitobe
Titre original : « Bushido: The Soul of Japan » par Inazo Nitobe
Bien connu des pratiquants d’arts martiaux, le terme « Bushido » s’écrit en japonais avec les kanjis 武士道. Cela se lit « bu-shi-do ». 武士 (bu-shi) signifie « guerrier » ou « samouraï », et 道 (do) signifie « voie » ou « chemin ». Le Bushido est le code d’éthique traditionnel suivi par la caste guerrière au Japon, les fameux « samouraïs ». Ce code de conduite met l’accent sur des valeurs morales et un mode de vie. Étant moi-même pratiquant d’arts martiaux, à l’origine, j’éprouvais le besoin de mieux comprendre l’état d’esprit martial pour améliorer ma pratique et aussi comprendre la culture extrême-orientale, ce qui m’a amené à ce livre.
L’ayant lu très jeune, il y a beaucoup de choses que je ne pouvais pas apprécier à cause de mon manque d’expérience, mais les parties que j’ai comprises ont eu une forte impression sur moi. Aussi, ce que je ne savais pas alors, c’est que les préceptes expliqués par l’auteur sont avant tout un idéal. Il n’existe pas un code écrit faisant référence pour tout le Japon, mais plutôt des traditions orales et différentes dans toutes les provinces japonaises. Cependant, à la lecture de ces pages, il y a vraiment un bout d’âme du Japon qui se diffuse à travers vous. Tel une gorgée de matcha qui parfume votre palais.
Le livre a été écrit suite à une conversation sur la religion avec un ami de l’auteur. Celui-ci s’étonnait de voir qu’il n’y avait pas d’enseignement religieux dans les écoles au Japon. Contrairement aux États-Unis ou en France, il y a toujours eu des cours de catéchisme dans beaucoup d’écoles primaires. Ainsi, cela a amené l’ami de l’auteur à poser la question : « Si vous n’avez pas de cours de religion, comment enseignez-vous la morale ? ». C’est en essayant de répondre à cette question que Inazo Nitobe a pensé qu’il fallait remonter dans l’histoire et les coutumes de son pays pour y trouver la réponse. Lui-même a été l’un des derniers de la caste guerrière, né juste un peu avant l’abolition des samouraïs et du système féodal traditionnel initié par les réformes de l’ère Meiji. Il était à même de comprendre sur quoi s’appuyaient les bases de la culture japonaise. Et d’après lui, le code moral des guerriers japonais a influencé la nation toute entière.
Un Esprit Inébranlable : l’Éducation d’un samouraï
L’éducation des samouraïs était une voie qui mettait l’accent sur la construction d’un caractère solide et d’une âme pure. Oubliez les débats intellectuels compliqués – ici, c’est la pratique qui prime. Les arts esthétiques ajoutent de la couleur à l’ensemble, mais ils restent en quelque sorte à l’arrière-plan, l’entraînement étant l’essentiel du samouraï. Les samouraïs faisaient une grande différence entre l’intelligence, qui était respectée, et la sagesse, qui était recherchée. La simple connaissance n’avait pas de crédit à leurs yeux. L’essence du Bushido basait ses fondations sur la sagesse (Chi), la bienveillance (Jin) et le courage (Yu), qui s’érigeaient comme un guide pour la maîtrise de soi.
Ainsi, de ces valeurs découlait le programme d’études des samouraïs qui commençait dès l’âge de 5 ans. Ils étudiaient l’escrime, le tir à l’arc, le jiu-jutsu, l’équitation, mais aussi la stratégie, la calligraphie, et apprenaient à lire les classiques chinois majoritairement sur le confucianisme et japonais sur le shintoïsme. Pour donner un exemple de ses applications, toujours dans cette optique de sagesse, le jiujutsu qui est un art où le physique est important, ici, on n’encourageait pas l’utilisation de la force mais la compréhension pointue de l’anatomie pour utiliser le moins d’énergie pour mettre hors d’état de nuire un adversaire, mais sans le tuer. On le retrouve aussi dans le rapport à l’argent. En effet, l’argent jouait un rôle secondaire, les affaires financières étaient remises à d’autres mains. On valorisait la simplicité pour se prémunir des tentations de l’extravagance.
L’importance des enseignements mathématiques était laissée de côté, pour laisser place aux débats éthiques. Ici, on forgeait des esprits affûtés, prêts à faire face aux problèmes du monde réel avec une clarté d’esprit inégalée. N’oublions pas les mentors, ceux qui sculptaient les esprits et étaient considérés comme des figures parentales. Le précepteur était la boussole intérieure, et les élèves se devaient de lui témoigner le respect qu’ils témoigneraient à un parent proche. Ou encore le service sans attente de récompense, particulièrement envers les enseignants et les prêtres. L’essence du service transcende la simple monnaie, comme si l’on donnait une part de son âme. Et l’honneur, cette clé centrale intérieure du Bushido, enseignait que certaines choses n’avaient pas de prix. Une leçon qui défie le temps et l’économie moderne.
En bref, l’éducation des samouraïs nous dévoile un voyage centré sur la construction d’un caractère solide et d’une âme pure, où l’argent n’était qu’une petite note de bas de page. Les enseignants étaient des mentors respectés et l’engagement spirituel était le noyau vibrant de cette quête, dépassant de loin la simple valeur monétaire. Une philosophie qui rappelle avec force l’importance intemporelle de l’intégrité et de la discipline dans l’éducation et la vie.
Le Portrait Étonnant de la Femme du Samouraï
Contrairement à ce que tout le monde pense, le code du Bushido n’était pas fait que pour les hommes. Les femmes aussi en faisaient partie. L’image que renvoient souvent les femmes japonaises de l’époque, c’est plutôt une vie domestique, loin des batailles, mais plutôt un symbole du foyer. Cette image emblématique de l’épouse évoque un rôle empreint de sollicitude, une fenêtre ouverte sur l’âme de la femme japonaise.
Cependant, sous la surface, l’idéal du Bushido, ce code guerrier, révèle des aspects inattendus. Créé à l’origine pour les hommes, il célèbre des qualités qui transcendent les frontières de la féminité conventionnelle. Ces femmes n’étaient pas des oiseaux fragiles, mais des guerrières, des amazones, prêtes à montrer une intrépidité héroïque digne des plus courageux d’entre les hommes. Imaginez de jeunes filles affinant leurs compétences, maîtrisant non seulement l’art de la vie domestique, mais aussi la dextérité dans la manipulation des armes. Elles endurcissaient leurs nerfs, renforçaient leurs muscles et maniaient l’épée à long manche, le naginata, comme un partenaire de danse. Leur entraînement n’était pas simplement une stratégie défensive ; c’était une incarnation de la force personnelle et du devoir domestique.
Malgré cette atmosphère martiale, les échos de l’harmonie se faisaient entendre à travers les arts. Musique, danse et littérature n’étaient pas de simples ornements, mais une symphonie qui accordait les cœurs. Chaque note jouée par la femme samouraï, chaque mouvement gracieux, avait un but plus profond : la purification de l’âme. L’objectif n’était pas la virtuosité, mais l’harmonie intérieure. Tout comme l’harmonie musicale naît de l’intérieur, ces femmes trouvaient leur équilibre en maîtrisant leur art. L’intégration des accomplissements dans la trame de leur vie était une danse gracieuse, un geste d’hospitalité au sein de leur foyer.
Au cœur de ces paradoxes persiste un fil conducteur immuable : la chasteté. La chasteté était le joyau que ces femmes tenaient au-dessus de tout, une vertu sans égale. Au Japon, il y a plusieurs récits déchirants de jeunes femmes qui ont choisi de mettre fin à leur vie plutôt que de perdre leur honneur.
Dans un monde où la masculinité et la féminité s’entrelaçaient dans une danse délicate, les femmes du Japon d’autrefois s’épanouissaient en tant qu’individus accomplis. Ces poétesses-guerrières, gardiennes du foyer, incarnaient la force et la finesse, démontrant que la véritable puissance réside dans l’équilibre des contrastes. Leur héritage, une tapisserie complexe de résilience et d’élégance, nous offre une leçon intemporelle : une leçon de dévouement, de sacrifice et de l’harmonie entre force et grâce. Alors que nous tournons les pages de l’histoire, l’essence de ces femmes résonne en nous, nous rappelant qu’au cœur de chaque paradoxe se cache une beauté unique, prête à être découverte.
S’entraîner avec Bruce Lee – L’expression du corps humain
Titre original: Bruce Lee: The Art of Expressing the Human Body de Bruce Lee, John Little, et al.
Bruce Lee, c’est la personne qui m’a le plus inspiré dans la première partie de ma vie, et je m’aperçois que 50 ans après son décès, ses principes et sa philosophie sont toujours aussi valables, et l’énergie qu’il dégage a toujours autant d’impact sur moi. Même si vous ne pratiquez pas les arts martiaux, si vous appliquez son état d’esprit à votre vie, vous en tirerez des bénéfices, c’est plus que certain. Et si vous avez de l’ambition, c’est totalement une personne à prendre comme modèle.
En plus d’être une star de cinéma et un artiste martial, ce qui est attirant pour moi, c’est son attitude proactive. Laissez-moi partager avec vous un instant captivant de la vie de Bruce Lee, un moment qui a engendré une transformation profonde. Imaginez-vous à l’Institut Jun Fan Gung Fu, sur Broadway à Oakland, en Californie. Les acteurs principaux ? Bien sûr, Bruce lui-même, et un maître d’arts martiaux, choisi pour représenter les intérêts du groupe chinois de San Francisco.
À cette époque, les maîtres de gung fu traditionnels, enracinés dans leurs dogmes traditionnels, résistaient farouchement à l’idée de laisser Bruce enseigner les arts martiaux chinois aux Occidentaux. Car, à l’image de Confucius, Bruce ne faisait aucune distinction de classe dans l’art de l’enseignement. Un défi lui a donc été lancé : un combat à mains nues. S’il perd ce combat, il devra fermer son club et ne pas enseigner aux Occidentaux. Défi qu’il accepta.
Le jour du face-à-face arriva, et le combat fut bref, moins de trois minutes seulement, et son adversaire abandonna. Le temps de récupérer leur acolyte et le groupe de Chinois disparut. Les proches de Bruce s’apprêtaient à fêter la victoire, mais contre toute attente, celui-ci restait assis sur les marches du gymnase, en se prenant la tête entre les mains comme s’il avait perdu le combat.
En fait, ce n’était pas le résultat de la confrontation qui importait, mais sa propre performance. Il ressentit le poids de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes. Il aurait dû finir le combat plus rapidement. Cette déception fut le terreau fertile où germa un nouveau chemin, une méthode novatrice.
Bruce Lee, loin d’être simplement un homme de muscles, avait une approche scientifique et méthodique. Il établit de nouveaux objectifs pour sa condition physique et sa santé, menant des recherches approfondies pour découvrir les meilleures méthodes d’entraînement. Chaque étape était minutieusement planifiée, guidée par une curiosité intellectuelle qui s’alignait avec sa détermination inébranlable. Les obstacles ne faisaient que renforcer sa persévérance. Il ne s’agissait pas seulement de la destination, mais du voyage lui-même.
Bruce Lee incarne une source inépuisable d’inspiration pour moi. Il a brisé les limites auto-imposées, m’incitant à prendre soin de mon bien-être physique et mental. Son dévouement à la connaissance et à la croissance personnelle est incomparable. Il était un chercheur passionné, explorant sans cesse les meilleures voies vers l’excellence. Sa philosophie de l’apprentissage continu et de l’amélioration résonne en moi à chaque nouveau défi que je relève, rappelant que chaque journée est une opportunité de progresser.
Comme Bruce, j’ai appris que chaque instant est une occasion de grandir et de devenir meilleur. J’intègre différentes facettes de ma vie pour maximiser chaque instant, à l’instar de Bruce jonglant entre diverses activités et optimisant son temps en faisant cohabiter des activités qu’on aborde généralement tout seul. Par exemple, même lorsqu’il était occupé à doubler des dialogues pour un film, on pouvait le voir avec un pied posé sur le dossier d’une chaise, s’inclinant en avant pour préserver la souplesse de ses ischio-jambiers. Chez lui, dans son bureau, il avait un dispositif spécialement conçu pour les étirements, qui pouvait être ajusté à la hauteur souhaitée. Cela lui permettait de s’étirer tout en regardant la télévision ou en lisant un livre.
Sa philosophie de ne jamais cesser d’apprendre et de s’améliorer résonne lorsque je fixe de nouveaux objectifs. Lee avait une compréhension approfondie de l’anatomie et de la physiologie humaine, tout comme lui, pour les domaines où je veux m’investir, je ne veux pas d’une connaissance superficielle, je veux comprendre en profondeur, en gardant à l’esprit que le voyage compte autant que la destination.
L’héritage de Bruce Lee va au-delà de l’enseignement. Son exemple nous rappelle que la quête de la perfection physique et mentale est propulsée par une soif de connaissance et une passion pour la croissance personnelle. Comme il l’a démontré, en embrassant chaque étape de notre voyage avec enthousiasme et curiosité, nous pouvons tous trouver notre propre chemin vers l’apogée personnelle, prêts à saisir les opportunités qui se présentent à nous, tout comme Bruce l’a fait.
Ces trois livres, dont les enseignements m’ont profondément marqué, reflètent les valeurs et les expériences fondamentales de la culture asiatique. Ils m’ont guidé dans ma quête d’accomplissement personnel et professionnel, et j’espère qu’ils vous apporteront également inspiration et sagesse dans votre propre parcours.
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