Qui suis-je?

Shumai 谢书迈
2015 Shanghai

Français d’origine, quand je suis arrivé en Chine, on m’a donné le nom de 谢书迈 ou simplement « Shumai », et depuis 2019, je partage avec vous mes expériences et connaissances des langues asiatiques à travers mes articles et mes vidéos. Deux mots d’ordre guident mes activités : accessibilité et plaisir. Je suis convaincu que l’apprentissage du chinois mandarin ou de toute autre langue asiatique, avec les bonnes méthodes, est à la portée de tous, et que l’apprentissage devrait toujours être un moment d’épanouissement et d’émerveillement.

J’ai passé 11 ans en République populaire de Chine, où j’ai travaillé en tant que commercial terrain et interprète de liaison pour des entreprises locales et internationales. J’ai également eu mon propre commerce. En général, j’ai géré la majorité de mes clients en utilisant mon mandarin, ce qui incluait les négociations en face à face ainsi que les tâches administratives pour m’assurer que tout était fait dans les règles.

En raison de mes compétences artistiques et du fait que je pouvais non seulement parler, mais aussi écrire le chinois par rapport aux autres expatriés, j’ai eu l’occasion de jouer des rôles dans des séries télévisées. J’ai été un atout pour les réalisateurs qui, pour une fois, pouvaient donner un script à un étranger en étant sûrs qu’il pourrait le comprendre et le jouer à l’écran. J’ai également fait des apparitions au théâtre, dans un long-métrage et quelques publicités.

Aujourd’hui, je parle cinq langues, dont deux sont réputées parmi les plus difficiles au monde, et pourtant, rien ne me destinait à cela, bien au contraire.

Pendant mon enfance, seul le français était parlé à la maison, et nous n’avons jamais voyagé dans d’autres pays pendant les vacances. Au niveau scolaire, les résultats de mes cours de langues n’étaient pas particulièrement bons. Lorsque des activités ou des produits comportaient de simples instructions en anglais, j’avais besoin de l’aide de quelqu’un pour les traduire.

Ensuite, l’envie de voyager, ma passion de l’époque et quelques rencontres ont fait que je me suis retrouvé un jour avec un manuel de chinois entre les mains. Très vite, j’ai été fasciné par cette écriture, cette langue et cette culture. Un an plus tard, contre toute attente et pour défier le destin, je me suis inscrit à l’université où j’ai choisi un double cursus : anglais et chinois. Malheureusement, la malédiction persistait et j’ai échoué à cette première année.

C’est à ce moment-là, frustré par cette expérience et refusant de croire au destin, que maîtriser le chinois est devenu un objectif de vie pour moi. Je me suis réinscrit à l’université, mais cette fois uniquement en chinois.

Trois ans plus tard, j’ai obtenu ma licence de chinois et je suis parti en Chine pendant un an pour me perfectionner. Finalement, je suis tombé amoureux du pays et j’ai décidé d’y rester.

J’ai trouvé un emploi et au fil des missions, j’ai réalisé que même avec l’expérience que j’avais acquise auparavant, cela ne suffisait pas pour être complètement autonome en Chine. De plus, de nombreuses opportunités m’ont échappé simplement parce que, malgré mon diplôme universitaire en chinois et ma présence sur place, je sentais clairement qu’il me manquait quelque chose pour maîtriser la situation, sans pouvoir mettre le doigt dessus.

J’ai donc décidé de reprendre mes études du chinois avec une approche différente.

J’ai expérimenté tous les conseils et toutes les méthodes que j’ai découverts. Certaines se sont révélées être une perte de temps, tandis que d’autres ont contribué à mes progrès.

À ma grande surprise, l’effet secondaire de ces recherches a été l’amélioration rapide de mon anglais et de mon espagnol, tandis que mon chinois progressait plus lentement.

C’est à ce moment-là que j’ai réalisé quelque chose qui allait tout changer pour moi :

« Le chinois ne peut pas être appris de la même manière que les langues occidentales. »

Forts de cette découverte, j’ai réorienté mes recherches et me suis principalement concentré sur les particularités du chinois. Les résultats sont rapidement devenus visibles et j’ai été témoin de l’impact que cela avait dans ma vie quotidienne et mes affaires.

Après des années d’études et d’expérimentations, je me rapproche chaque jour un peu plus de mon rêve, et je sais que je l’atteindrai. Les choses se déroulent bien, il suffit de laisser le temps au temps et l’histoire pourrait s’arrêter ici… mais un incident a bouleversé ma vie : j’ai été diagnostiqué d’une maladie chronique des intestins.

Au fil des mois, ma santé générale s’est détériorée de plus en plus. J’ai perdu mes cheveux, je suis soudainement devenu allergique au lait et au gluten, j’ai perdu 23 kilos, sans compter les nombreux autres symptômes qui ont durement affecté ma vie personnelle et professionnelle.

Le pire dans tout cela, c’est que les remèdes pour cette maladie sont peu nombreux, la science n’a pas encore trouvé de solution.

Une fois de plus, grâce à ma persévérance et à mes recherches, j’ai réussi à trouver quelques méthodes thérapeutiques qui me permettent de vivre avec cette maladie plutôt que de la guérir. Bien que ma qualité de vie soit toujours affectée, j’ai échappé à une détérioration continue. C’est ce qui a renforcé mon intérêt pour la méthode scientifique, et le nom qui m’a été donné en Chine me convient finalement très bien : 谢书迈 (Shumai). 谢 signifie « remercier » ou « avoir de la gratitude », 书 est le symbole du livre et de la connaissance, et 迈 signifie « avancer à grandes enjambées ». J’ai une grande gratitude envers toutes les connaissances qui m’aident chaque jour dans ma vie.

Une particularité de cette maladie est qu’elle endommage certaines couches de la muqueuse intestinale, ce qui affecte l’absorption des nutriments. C’est pourquoi on maigrit et cela provoque également des inflammations dans tout le corps. L’inflammation et le manque de sommeil causés par la maladie ont un impact, entre autres, sur le cerveau. La mémoire en est affectée. On oublie plus rapidement et on apprend plus lentement.

C’est terrible lorsque notre profession repose justement sur notre capacité à parler des langues étrangères.

Cependant, je crois en une chose : « Chaque obstacle dans la vie est une opportunité de devenir plus fort. »

Pour continuer à travailler et à vivre dans ce pays, il fallait que je trouve un moyen d’être encore meilleur en chinois malgré mon handicap. C’est alors que je me suis plongé encore davantage dans la recherche, en étudiant les sciences cognitives, la mémoire, les neurosciences, la nutrition, la psychologie, la linguistique, les techniques de mémorisation, bref, tout ce qui pouvait m’aider à améliorer mes compétences linguistiques avec plaisir ! Je sais que ce n’est pas un simple effet placebo, car j’ai testé mes techniques en passant un examen international de chinois. Avec seulement un mois et demi de préparation au lieu des neuf recommandés pour se préparer spécifiquement à cet examen, j’ai obtenu le HSK 5 avec une note de 274 sur 300.

Au cours de ce processus, j’ai découvert des choses qui m’ont vraiment fasciné et mon amour pour la didactique et la culture chinoise est devenu encore plus profond. Cela m’a tellement captivé que j’en ai même fait le sujet de mon mémoire de master.

La beauté de la langue chinoise a également éveillé ma curiosité pour les autres langues asiatiques.

Le résultat de tout cela est la création de ce blog.

J’espère que vous trouverez ici de quoi atteindre vos objectifs dans la langue asiatique de votre choix, des informations pertinentes sur l’Asie, ainsi que des conseils pratiques pour apprendre avec plus de facilité et de joie.

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